Résistance aux changements : identification des verrous et blocages
Session plénière #01S’adapter et identifier des risques
- 10h30 - 13h00
- Claire Lamine, ingénieure de recherche - INRA
Les processus d’écologisation des pratiques agricoles sont souvent limités par les fortes interdépendances dans lesquelles sont « pris » les différents acteurs des filières, et notamment les agriculteurs : par exemple, les céréaliculteurs ne peuvent pas construire des rotations de cultures permettant de réduire le recours aux intrants parce que les structures d’aval ne valorisent pas certaines cultures qui faciliteraient pourtant des changements de pratiques, de même que les arboriculteurs ne peuvent pas prendre le risque de se tourner vers certaines variétés de fruits résistantes et donc moins consommatrices de pesticides, parce que les supermarchés n’en veulent pas.
Nous aborderons le cas de la réduction des intrants en blé et en fruits, puis celui de l’innovation variétale fruitière afin de décrypter les interdépendances entre maillons des filières, appréhendées comme des systèmes socio-techniques, et la manière dont ces interdépendances sont maintenues voire renforcées ou au contraire redéfinies au travers de dispositifs concrets, de règles et de formes d’action collectives mis en œuvre (ou non) par divers acteurs de ces systèmes. Il s’agit d’aborder ces diverses formes d’interdépendances au travers d’une approche systémique, qui doit être combinée d’une part avec une perspective socio-historique, et d’autre part avec une analyse des débats et controverses autour des processus d’écologisation.