Communication

Analyse technico-économique des innovations agroécologiques dans les systèmes de culture de banane export en Martinique

Session thématique #03
Conception de systèmes de culture plus résilients écologiquement et économiquement
Communication orale

Aux Antilles françaises, afin de réduire l’utilisation d’herbicides et favoriser d’autres services écosystémiques (érosion, fertilité du sol, régulation biologique, etc.), des couverts végétaux ont été introduits dans les systèmes de culture bananiers. L’intérêt agronomique et écologique de ces systèmes de culture innovants (SdCi) a déjà été démontré.

En 2015, après 2 ans d’accompagnement 20% des producteurs disposaient d’un couvert sélectionné en jachère ou sous bananeraie. Une enquête sur l’adoption des couverts végétaux a mis en évidence deux freins majeurs à l’adoption de ces SdCi : i) le coût économique de l’installation et de la gestion des couverts, ii) la gestion de la main d’œuvre et la concurrence avec d’autres opérations culturales. La question qui s’est alors posée était : Quels sont les coûts réels des SdCi et dans quelle mesure sont-ils performants et donc transférables au plus grand nombre ?

L’analyse économique a été conduite dans le cadre d’un réseau de fermes de référence au sein duquel est évalué la mise en place de SdCi dans des exploitations représentatives de Martinique. Trois systèmes de culture ont été évalués (1 système de référence et 2 SdCi) au sein de 5 exploitations, sur 9 parcelles et sur les 3 premiers cycles de production (≈2ans). Les données technico-économique (intrants, main d’oeuve, matériel) ont été recueillies à partir d’un système d’information commun à toutes les exploitations (logiciel Milagro), complété par des enquêtes. Il est apparu que le coût de production des SdCi est légèrement supérieur au système de référence, mais la différence n’est pas significative. De plus le poste « gestion des adventices » ne représente que 4 à 6% du coût total. En revanche, la charge de travail (en heure/ha/mois) est plus importante pour l’un des SdCi du fait de la difficulté de l’implantation du couvert. Toutefois, ce n’est pas tant l’innovation qui explique les différences, il semble que ce soit plutôt la taille de l’exploitation, les plus petites étant plus fragiles et moins aptes à adopter ces SdCi. De nouveaux SdCi avec couverture permanente (en jachère et sous bananeraie) sont en cours d’expérimentation chez des planteurs, afin de diminuer la charge de travail et les coûts de production (cf. Communication orale Laurent Gervais - mercredi 5 décembre).