Communication

Perception des consommateurs et intérêt d'un étiquetage environnemental pour les productions de vins d'AOP

Session thématique #02
Viticulture, cidriculture et arboriculture
Communication orale

En Europe et dans le monde, on assiste depuis quelques années à une multiplication des dispositifs d’affichage environnemental à l’échelle des produits, tous secteurs et tous produits confondus. Plusieurs études réalisées en France (Ernst et Young 2009 ; IPSOS 2010 ; Ethicity 2009) montrent clairement que les consommateurs sont de plus en plus sensibles à une information environnementale qui soit en elle-même une évaluation du niveau de performance environnementale des produits et que la majorité des interrogés se déclarent favorables ou plutôt favorables à un affichage environnemental. Les études préconisent l’utilisation de l’affichage environnemental comme élément de différenciation et comme nouvel argument compétitif. Cependant aucune étude ne semble avoir abordé l’évaluation conjointe de l’affichage environnemental et l’affichage qualité des produits ni les impacts sur la perception des consommateurs, notamment pour des produits à forte image de « qualité organoleptique « tels que le vin.
L’objectif du travail mené par le Laboratoire Grappe de l’ESA d’Angers est de fournir aux professionnels de la filière viticole des éléments objectifs sur l’opportunité de l’affichage ou étiquetage environnemental sur les vins, en particulier pour les vins d’appellation.

Le travail a été mené à partir d’enquêtes réalisées sur Internet et à la sortie des grandes surfaces et des cavistes, et s’appuie sur des précédents travaux (Wilson et Jourjon, 2008,2009, 2010) qui ont démontré la pertinence du concept d’implication du consommateur comme critère de segmentation des consommateurs. Deux segmentations ont été effectuées, l’une sur le niveau d’implication vis-à-vis du vin en général et l’autre sur le niveau d’implication dans l’environnement.

Les résultats montrent un lien entre la segmentation par implication et la fréquence de consommation. Au final il ressort que les consommateurs ne sont pas contre un affichage environnemental sur les vins, mais que seuls certains consommateurs plus impliqués dans l’environnement le réclame activement. En effet pour les consommateurs dont le niveau d’implication sur le vin est élevé, la tendance est inversée. Concernant la perception des AOP, bien que la production de vin en général soit considérée comme impactant pour l’environnement, elles conservent cependant une bonne image et ne sont pas considérées comme polluantes. En revanche elles ne sont pas mieux perçues que les vins sans IG ou les vins étrangers. Les types d’étiquetages les plus demandés sont une note globale en lettre (28% des répondants) et une note globale complétée d’une note pour chaque critère (25%). Cette indication devrait apparaître sur la contre étiquette du produit. Notre étude apporte ainsi un éclairage sur le type d’affichage attendu par les consommateurs de vin.

Mots clefs : Consommateurs, affichage environnemental niveau implication