Communication

L’agroforesterie en zone périurbaine, vers de nouveaux paysages agricoles ?

Session thématique #02
Gestion du végétal spécialisé dans les territoires sous contrainte foncière
Illustration de la communication
Poster

Co-auteur(s) : Simon Lacourt 1,  Yves Petit-Berghem 2 

Les aires urbaines en France et dans la majeure partie de l’Europe s’étalent depuis les 60 dernières années sur les terres agricoles à un rythme exponentiel (Agreste, Teruti Lucas, 2019). Cet étalement a rapidement été réglementé par des documents d’urbanisme et notamment un zonage qui se voulait conçu comme un outil de protection des sols. Plans de zonage urbains et plans de zonage agricoles découpent de manière spécialisée et homogène le territoire (Lowe & Murdoch, 2003) entrainant une différenciation et une spécialisation des paysages selon leur usage. Les zones périurbaines se sont spécialisées en zones logistiques et artisanales, créant des franges artificialisées au contact direct de terres agricoles souvent mitées. Un maillage périurbain complexe, tissu étiré de « l’entre-ville » (Sieverts, 97).

Dans le même temps, les paysages ruraux ont vu les arbres disparaitre (Dupraz, 2008) dans une nécessité productive et d’optimisation mécanique des pratiques agricoles. Il faudra attendre l’évolution de la PAC en 1992 et le développement de préoccupations environnementales pour que le retour de l’arbre dans les parcelles agricoles soit de nouveau timidement indiqué. L’agroforesterie questionne à la fois la production agricole, sylvicole, les aménageurs et pouvoirs publics, mais également la totalité du tissu local.

L’agroforesterie en milieu rural, urbain ou périurbain entraine une réflexion écologique, économique, sociale et paysagère et questionne donc forcément la culture locale, en termes de filière, de savoir-faire et de connaissance. Cette réflexion s’inscrit dans un travail de thèse, questionnant l’agroforesterie dans un système territorialisé qui entraine une déspécialisation des pratiques et un travail collaboratif entre les acteurs dans une logique de transition territoriale et de recherche d’objectifs communs. La recherche fait l’hypothèse que cette existence transversale sur le terrain, sa gouvernance par les acteurs économiques du territoire et non plus uniquement institutionnels et l’implication politique des paysans dans l’aménagement du territoire nécessitent un outil opérationnel de planification territorial partagé. Ce travail entraine une nécessaire enquête auprès de tous ces acteurs qui construisent et font évoluer ces nouveaux paysages agricoles. 

Références bibliographiques :

1 LAREP, ENSP Versailles-Marseille LAREP, Lyon - France
2 ENSP - France