Agriculture et environnement : de l’antagonisme à la synergie ?
Session plénière #01Impact des pratiques, des politiques agricoles et des modèles économiques sur la durabilité des ressources à l'échelle des territoires
- 10h30 - 10h55
- Thierry Caquet, directeur scientifique Environnement INRAE
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La question de l’antagonisme entre environnement et agriculture est fréquemment posée. La sélection génétique, l’essor de la chimie et des intrants de synthèse, la mécanisation, l’expansion des surfaces agricoles ou le développement des industries agro-alimentaires ont permis et accompagné des évolutions majeures et indispensables de la production et de la consommation alimentaires depuis les années 1950. Dans le même temps, l’excès d’utilisation des ressources et les dommages environnementaux causés par l’essor de ce système sont devenus critiques. Le changement climatique, la dégradation des habitats, l’érosion de la biodiversité ou la pollution de l’air, des sols et de l’eau, sont en cours d’accélération et les activités agricoles y contribuent parfois fortement.
Les défis qui se posent à l’agricuture du XXIe siècle sont gigantesques : satisfaire aux besoins alimentaires, en quantité et qualité, d’une population en augmentation ; limiter les impacts négatifs sur l’environnement et la santé ; diminuer la vulnérabilité et accroître la résilience face aux changements globaux ; assurer une meilleure souveraineté alimentaire des territoires, tout en répondant aux enjeux économiques et sociaux ; etc.
La réponse à ces défis passe notamment par de nouvelles relations entre agriculture et environnement pour transformer leur antagonisme en synergie. A l’origine de divers problèmes, l’agriculture peut aussi être une source de solutions, qu’il s’agisse par exemple de contribuer à l’atténuation du changement climatique ou de développer, en particulier via les leviers de l’agroécologie, des systèmes qui soient moins dépendants des intrants, qui soient plus durables et plus résilients vis-à-vis des conséquences du changement climatique tout en valorisant les potentialités environnementales, économiques et sociales des territoires. Ceci nécessite de reconcevoir en profondeur l’ensemble des systèmes agricoles et alimentaires en ne se limitant pas à la seule production mais en tendant vers des approches intégrées qui prennent notamment en compte les motivations et les freins à l’adoption par les différents acteurs des leviers et modalités des transitions nécessaires.