Communication

Identification et caractérisation de résistances au flétrissement bactérien chez la tomate lors d’une élévation de température

Session thématique #04
Nouveaux objectifs et nouvelles méthodes pour la sélection variétale, enjeu d'avenir
Communication orale

Les scenarios de réchauffement climatique, maintenant largement admis, prédisent l’émergence de nouveaux pathogènes et l’expansion des aires géographiques d’influence des pathogènes existants. Ils prévoient également une augmentation de la fréquence des épidémies auxquelles les plantes devront faire face. Des études récentes ont montré qu’une faible élévation de température (3-7°C) inhibe généralement les principaux mécanismes de résistance connus. Dans ces conditions, d’importantes pertes en rendement sont attendues, menaçant ainsi la sécurité alimentaire au niveau mondiale. De manière surprenante, les mécanismes impliqués dans ces inhibitions restent très mal compris et peu de mécanismes de résistance efficaces en condition d’élévation température ont été décrits à ce jour. L’identification et l’étude des déterminismes génétiques et moléculaires de tels mécanismes revêt donc un intérêt crucial.

Le complexe d’espèces Ralstonia solanacearum (RSSC) est responsable du flétrissement bactérien. Cette maladie affecte plus de 200 espèces végétales à travers le monde et provoque des pertes de rendement conséquentes chez certaines espèces d’intérêt agronomique majeur appartenant à la famille des Solanacées, comme la tomate ou le piment. Malgré l’identification de quelques mécanismes de résistances, seul moyen de lutte efficace contre le RSSC, leurs déterminismes génétiques n’ont été essentiellement bien caractérisés que chez A. thaliana. Des études décrivent d’ailleurs que ces mécanismes sont inhibés par une élévation de la température. Enfin, il a été récemment démontré dans l’équipe que le mécanisme de résistance RPS4/RRS1-R présent chez A. thaliana est altéré par une augmentation permanente de 3°C.

Mon projet a pour objectif principal d’identifier de nouvelles sources de résistance à RSSC qui demeurent efficaces à température élevée chez la plante modèle A. thaliana et chez la tomate, hôte naturelle de la bactérie. L’équipe a pour cela développé une approche de génétique d’association à l’échelle du génome afin d’explorer la diversité génétique naturelle présente dans une collection mondiale d’A. thaliana phénotypée pour sa réponse à R. solanacearum à deux températures (27°C et 30°C). Plusieurs QTLs, mis en évidence avec différentes souches et en utilisant deux méthodes d’inoculation, ont été précisément cartographiés. Les gènes candidats les plus prometteurs sont en cours de validation fonctionnelle. La tolérance conférée par certains d’entre eux sera caractérisée chez A. thaliana et, par leurs orthologues, chez la tomate. Enfin, la même approche de génétique d’association est développée sur un panel de 200 accessions de tomates sauvages phénotypé pour sa réponse à R. solanacearum à deux températures grâce à une ressource génomique unique générée dans l’équipe en collaboration avec SYNGENTA.