Communication

Pouvoir de mycorhization d’une parcelle viticole

Session thématique #03
Diversité et protection des plantes
Communication orale

Co-auteur(s) : Katerina Labonova et Corinne Romand, Mercier NOVATECH, Le-Gué-de-Velluire

Les champignons mycorhiziens, présents dans la majorité des sols, colonisent les racines de la plante à la recherche d’une symbiose équitable. Cette symbiose permet aux plantes de mieux s’adapter aux diverses conditions environnementales, d’améliorer leurs capacités à assimiler des éléments nutritifs et d’augmenter leur résistance aux maladies et aux stress hydriques ou liés à la pollution, etc… Ces caractéristiques laissent supposer que la symbiose mycorhizienne peut avoir un effet améliorateur sur l’aspect général de la plante et sa productivité.

Néanmoins, l’évaluation de la mycorhization peut être délicat sur des cultures pérennes de type vigne ou arbres fruitiers, dotées d’un système racinaire profond et peu accessible. Pour faciliter l’accès à l’information, il nous est venu à l’esprit d’utiliser les plantes indicatrices (dites « mauvaises herbes ») pour ainsi avoir un aperçu du « pouvoir de mycorhization » d’une parcelle viticole. Comme dans le cadre d’un diagnostic du sol où les plantes indicatrices peuvent nous renseigner sur le pH, l’état hydrique du sol, le lessivage, la compaction, la pollution, le calcaire, la matière organique, etc., une plante indicatrice bien ciblée peut nous renseigner également sur la qualité des mycorhizes présentes sur la parcelle.

La méthode d’évaluation repose sur un échantillonnage simple effectué sur un certain nombre des plantes indicatrices, prélevées in situ. La zone de prélèvement doit être la plus homogène et représentative possible. Ce type de screening nous permet d’évaluer la mycorhization réelle, c’est-à-dire sous l’influence directe de la stratégie culturale choisie par agriculteur. Sont évalués les indicateurs F% (fréquence de mycorhization) ; M% (l’étendue de la colonisation) ; A% (richesse en arbuscules) ; V% (richesse en vésicules), exprimés dans un coefficient du « pouvoir de mycorhization ». L’aperçu de la tendance de mycorhization ainsi obtenu reste suffisamment représentatif pour l’ensemble des végétaux sur la parcelle.

À défaut de plantes disponibles (le plus souvent pour cause de désherbage), plusieurs échantillons du sol peuvent être collectés pour les tests de mycorhization ex-situ menés sur des plants de tomate et/ou de trèfle. Cet aperçu reste cependant moins précis. En fait, le champignon mycorhizien, étant un organisme vivant, il réagit instantanément aux diverses pressions de l’environnement (désherbage ou traitements antifongiques réguliers). Par conséquent, retiré de son environnement, le pouvoir de mycorhization de la parcelle peut s’exprimer différemment.
Il peut être alors intéressant de comparer cette différence entre « in-situ » et « ex-situ », en tirer les conclusions pour mieux conseiller l’agriculteur dans ses stratégies culturales à l’avenir ; pour continuer de promouvoir des sols vivants, équilibrés, diversifiés.