Communication

Mesure de la viabilité des agents pathogènes transmis par les semences pour l'évaluation de l'efficacité des méthodes alternatives de traitements

Session thématique #02
Techniques et systèmes de culture dans les filières du végétal spécialisé
Communication orale

Co-auteur(s) : Orgeur G. 1, Serandat. I.1, Gombert J. 2 et Grimault V. 1

Un des enjeux majeur de la filière semences est la protection des semences par traitement ou désinfection contre les bio-agresseurs. L’application de ces traitements permet de réduire les pertes en protégeant la semence et en proposant des semences saines.

La protection des semences risque de se retrouver face à un manque sérieux de molécules, avec notamment le risque de retraits de produits commerciaux d’ici à trois ans. Lors du Grenelle de l’environnement, un plan Ecophyto a été mis en place visant à réduire l’utilisation des produits phytosanitaires. Il existe un réel besoin de développer des solutions alternatives de traitements. Les solutions de bio contrôle (biocide, antagoniste, stimulateur de défense naturelle…), les traitements physiques (Thermothérapie, balayage électronique, brossage…), les traitements chimiques alternatifs (désinfection superficielle …) pour les productions végétales commencent à se développer.
Ces nouvelles méthodes alternatives de traitements tuent mais n’éliminent pas les bio-agresseurs, autrement dit le pathogène demeure présent sur la semence mais n’est plus nuisible pour la culture. Certaines méthodes de détection n’utilisent pas la capacité de développement des agents pathogènes (méthodes sérologiques et observation directe) et ne permettent donc pas de connaître la viabilité des bio-agresseurs. Pour répondre à cette problématique, l’évaluation de la viabilité a été étudiée dans deux cas : Tilletia caries, responsable de la carie commune du blé et Ditylenchus dipsaci, nématode de la tige chez la luzerne.

Concernant Tilletia caries, une méthode de coloration vitale a été mise au point et comparée à une méthode de germination des spores sur milieu gélosé. Les résultats ont été corrélés avec la transmission du pathogène de la semence à la plantule et l’expression des symptômes au champ. L’évaluation de la viabilité des spores de Tilletia caries a permis d’évaluer l’impact et l’efficacité de produits de traitement pour la protection des semences de blé mais également d’évaluer le seuil de nuisibilité de ce bio-agresseur.
Dans le cas de Ditylenchus dipsaci, des essais méthodologiques sont en cours (test de différents colorants, imagerie multi-spectrale et techniques moléculaires) afin de différencier les nématodes vivants (potentiellement nuisibles) des morts. Ces essais méthodologiques ont été réalisés sur des lots contaminés et traités par thermothérapie. L’efficacité de cette méthode a ainsi pu être évaluée. La réalisation de bio test sur plantules de luzerne a permis de démontrer le potentiel de nuisibilité des nématodes vivants (présence de symptômes sur plantules) comparé aux nématodes morts (absence de symptômes sur plantules).

Ces deux cas sont des exemples concrets démontrant l’intérêt et l’importance de dissocier les agents pathogènes viables des non-viables. La réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires a favorisé l’avènement des nouvelles méthodes de traitements et renforce l’intérêt d’évaluer la viabilité des bio-agresseurs. Plus que jamais, les agents pathogènes présents sur les semences doivent être détectés mais leur potentiel de nuisibilité doit également être considéré.

1 Laboratoire de Pathologie du GEVES, 25 rue Georges Morel, CS 90024, 49071 Beaucouzé
2 FNAMS, Impasse du Verger, 49800 Brain sur l'Authion