Communication

Les plantes peuvent-elles dépolluer l'air intérieur ?

Session thématique #04
Plantes ornementales
Communication orale

Nous passons près de 80% de notre temps à l’intérieur d’un local. Tous les environnements intérieurs contiennent de nombreuses sources de polluants (appareil à combustion, matériaux de construction, de revêtements et d’aménagement, produits d’entretien et de bricolage ...). La contribution de ces sources peut être aggravée par certains comportements (tabagisme, utilisation non rationnelle des produits, absence de ventilation/aération…). Il existe ainsi dans l’atmosphère des locaux un cocktail de polluants possédant des effets sanitaires à court comme à long terme de plus en plus documentés.

Face à cette situation, de nombreuses solutions de remédiation sont étudiées. En amont, les stratégies consistent à limiter la pollution (arrêt du tabac, utilisation rationnelle des produits, entretien des appareils à combustion...) et à assurer une bonne aération des locaux. En complément de ces deux points fondamentaux, il est envisageable de recourir à des systèmes de traitement (par filtration, photocatalyse...) ou encore à la phytoremédiation. Cette dernière a été envisagée dès les années 80. Elle se décline en deux grandes applications : la biofiltration au niveau du substrat et la phytoextraction foliaire.

Les récents travaux menés en France sur la phytoextraction foliaire ont été réalisés à la fois en laboratoire et en maison test. Les résultats ont montré que les végétaux peuvent contribuer à la diminution de certains polluants de l’air intérieur mais qu’il n’existe pas de « plante universelle » c’est à dire que les capacités d’épuration dépendent du polluant et de l’espèce considérés. De plus, il a été démontré que le substrat joue un rôle important voire prépondérant dans ces phénomènes d’élimination. Enfin, grâce aux travaux réalisés en échelle réelle, il a été démontré que si les capacités d’épuration existent, elles n’ont pas un rendement suffisant pour parvenir à dépolluer une pièce d’habitation dans les conditions usuelles. Il apparaît donc que les solutions de phytoextraction foliaires passives ne sont pas une voie d’avenir. Il reste à développer les travaux d’ingénierie concernant les systèmes de biofiltration qui seront à tester selon les normes précises afin d’en évaluer les performances en situations réelles.