Communication

Déterminants paysagers de la flore des espaces verts publics

Session thématique #03
Paysage
Communication orale

Les fonctions des espaces verts urbains ont évolué au cours de l’histoire et, depuis une quinzaine d’années, les fonctions de conservation de la biodiversité et d’éducation à l’environnement s’ajoutent aux fonctions symboliques et sociales de ces espaces, censés être des supports de biodiversité. Quelle biodiversité trouve-t-on dans les espaces verts publics, des espaces très anthropisés et soumis aux pratiques de gestion et d’aménagement urbain ? Dans quelle mesure ces dernières déterminent la flore des espaces verts ? Pour répondre à ces questions nous avons testé une batterie de variables relatives au paysage urbain, à la surface et à l’âge de l’habitat, ainsi que d’autres variables spécifiques, en mesurant, par des analyses canoniques, leur contribution à la variance de la composition botanique de deux habitats très fréquents dans les espaces verts publics et représentants deux niveaux d’intervention humaine : les pelouses, très gérées, et les sous-bois, moins gérés.

Pour les premières, notre hypothèse est que la végétation est déterminée par les pratiques de gestion et de fréquentation des espaces verts, auxquelles s’ajoute l’âge de la pelouse, qui conditionne les processus de colonisation par des adventices. Pour les sous-bois, notre hypothèse est que le paysage urbain détermine en grande partie la composition botanique.

Nous avons ainsi relevé la végétation de 219 placettes constituées de quadrats de 4m2, positionnés par 10 sur des transects partant d’un chemin, dans des zones fortement et faiblement fréquentées de pelouses urbaines de l’agglomération tourangelle. Nous avons également relevé la végétation de la strate herbacée de 130 placettes de 30 m2, positionnées en lisière et au centre de bois urbains du même site (protocole inspiré de Vallet, 2009). En ce qui concerne les pelouses, la hiérarchie des variables jouant sur la composition botanique met en relief le facteur « âge », suivi de l’occupation du sol adjacente à l’espace vert (bâtie et agricole), et d’autres variables de gestion (type de mélange semé, hauteur et fréquence de la tonte). Pour les bois, cette hiérarchie met en relief le poids de l’occupation adjacente forestière et bâtie, de la surface du bois, et de sa distance du centre ville. Dans tous les cas, même dans celui très géré des pelouses, l’occupation du sol adjacente, et notamment le pourcentage de surface bâtie, joue un rôle prépondérant sur la flore des espaces verts.