Communication

Nouveaux concepts de gestion des bio-agresseurs du sol par approche conservatoire de leur biodiversité

Session thématique #04
Production légumière et ornementale de pleine terre
Communication orale

Co-auteur(s) : Thierry Mateille 1, Christian Steinberg 2, Véronique Edel-Hermann 2, Johannes Tavoillot 1, Bernard Martiny 1, Nadine Gautheron 2

L'évolution spécifique et fonctionnelle des populations de bioagresseurs, et leur pullulation, sont une conséquence de l’anthropisation croissante des milieux. La lutte contre ces ravageurs amplifie les déséquilibres car la pression économique impose des méthodes radicales basées sur l'élimination physique des antagonismes biologiques. Jusqu’alors, les recherches s’intéressent principalement à des populations d’espèces emblématiques. Toutes les stratégies développées sont orientées vers la diminution des effectifs de l’espèce cible. Elles mènent le plus souvent à la création de vides écologiques ou exercent des pressions d’adaptation, qui conduisent consécutivement à des phénomènes de réorganisation de la structure des communautés et, par conséquent, à de nouveaux phénomènes invasifs, exprimant un caractère de non-durabilité des processus mis en œuvre.

Les recherches menées sur la pathologie des plantes due aux bioagresseurs (sortie « lutte génétique et culturale ») et celles menées sur la sensibilité des bioagresseurs à des micro-organismes antagonistes (sortie « lutte biologique ») montrent que les approches binaires hôte-parasite à finalité thérapeutique sont souvent limitées au court terme. Considérant que la plupart des bioagresseurs telluriques sont partout présents en communautés et que la production végétale est plus liée à la structure des communautés que strictement aux effectifs des espèces qui la composent, une approche éco-épidémiologique, orientée vers la gestion de la biodiversité parasitaire, devrait conduire à l'élaboration de stratégies intégratives cohérentes, basées sur le concept de résilience des milieux, mieux adaptées à la gestion durable des communautés de bioagresseurs et à la préservation des milieux. Une telle approche centre les problématiques de recherche sur la diversité des communautés de bioagresseurs et propose que la diversité soit considérée comme un auxiliaire de gestion.

1 IRD - UMR CBGP - Campus de Baillarguet - Montferrier-sur-Lez
2 INRA - Dijon