Communication

L'architecture des plantes et des couverts, un élément à considérer dans l'innovation et la création variétale, pour une gestion durable des cultures

Session thématique #03
Semences et plants
Communication orale

Dans un contexte règlementaire de réduction des intrants phytosanitaires, l'exploitation des caractéristiques architecturales des couverts végétaux peut constituer un levier important pour limiter le développement des épidémies aériennes des plantes. Le pathosystème Mycosphaerella pinodes/pois protéagineux est un exemple d'illustration des possibilités d'exploitation des caractéristiques des plantes et des couverts.

L'effet de l'architecture de couverts de pois sur l'évolution des épidémies d'ascochytose a été étudié au champ sur quatre variétés de pois, qui possèdent des niveaux identiques de sensibilité à la maladie mais présentent des caractéristiques architecturales différentes (ramifications, tenue de tige, hauteur, surface foliaire). Le développement de l'épidémie, différent d'un couvert à l'autre, dépend principalement de deux caractéristiques architecturales: la surface foliaire cumulée au dessus de l'étage sur lequel la maladie est étudiée et la taille des entrenœuds. Par ailleurs, une association pois-blé réduit considérablement la sévérité de l'ascochytose sur gousses et tiges, comparé à du pois seul. Cette réduction de maladie s'explique partiellement par une modification du microclimat, en particulier de la réduction de la durée d'humectation dans la culture après la fermeture du couvert. De plus, l'association végétale réduit de 39 à 78% la dispersion par éclaboussure des spores de M. pinodes, comparée à celle survenant dans une culture de pois seul. Cela suggère que les céréales jouent un rôle de barrière physique au mouvement des pycniospores dans les cultures en mélange.
C'est en exploitant la diversité architecturale que pourront être conçus les idéotypes variétaux ou les conduites de culture défavorables aux développements épidémiques.

Ces recherches sont désormais poursuivies d'une part, au sein d’un réseau de recherche transdisciplinaire (EpiArch) regroupant des équipes travaillant sur d’autres pathosystèmes et d'autre part, dans le cadre du projet ANR Systerra ARCHIDEMIO (période 2009-2012) associant sept équipes de recherche et les professionnels (plant de pomme de terre, protéagineux, igname et vigne). Elles visent toutes à répondre à une question centrale : comment l'architecture des plantes et du couvert pilote-t-elle le développement des maladies aériennes ?