Communication

Comment permettre le passage dans la pratique de systèmes de cultures économes en produits phytopharmaceutiques en viticulture ? Une expérience en Saône-et-Loire

Session thématique #02
Arboriculture fruitière - cidriculture - viticulture
Communication orale

Co-auteur(s) : Didier Sauvage 1, Claire Pernet 1, Florent Bidaut 1, Raymond Reau 2, Marie-Sophie Petit 3

La démonstration de la faisabilité en conditions expérimentales de systèmes de culture économes en intrants et particulièrement en produits phytosanitaires constitue un axe de travail fort de l'ensemble de l'appareil de recherche-développement viticole français.Les résultats démontrent la faisabilité technique et les écueils souvent économiques à la mise en place de ces itinéraires.

En Saône et Loire, trois principaux axes ont été développés : la méthode Pod Mildium (avec l'INRA) qui fait l'objet d'une présentation par ailleurs, la mise en œuvre de réduction de doses en partenariat (avec l'IFV) et la comparaison d'itinéraires techniques différenciés (raisonné, bio et un itinéraire baptisé « ecophyto 2018 ») permettant de rassembler sur une même plate-forme une approche pluridisciplinaire et intégrée des principaux schémas techniques offerts aux viticulteurs.

À partir de ces premiers résultats, des réseaux de viticulteurs ont testé ces différentes méthodes. Le bilan qui en a été fait montre qu'il est possible de confirmer ceux-ci en parcelles tests, mais que le développement doit encore s'appuyer sur un apprentissage important avant d'être généralisé à l'ensemble de l'exploitation. Il est à ce stade nécessaire de se poser la question de l'accompagnement des viticulteurs dans l'évolution de leurs pratiques vers des systèmes plus « vertueux ».

Des moyens existent, le travail en réseau d’exploitations constitue l’un d’entre eux. Le réseau de fermes de références et de démonstration Ferme testé dans le cadre d’Ecophyto 2018 mis en place en 2010, avec 18 groupes dont un Saône et Loire, a permis de mettre en avant des pistes de travail permettant d’innover avec les agriculteurs et de contribuer à l’apprentissage et au perfectionnement des modes de production intégrant les objectifs de développement durable. Un premier bilan de la phase test du réseau de fermes permettra de tirer des enseignements. Les notions de groupe, de partage d'expérience seront sans doute mises en avant.

Par ailleurs, un outil décliné du travail sur les systèmes de culture innovants en grandes cultures et polyculture élevage et du guide Stephy, retraduit pour la filière viticole par le guide Cep viti, pourra apporter de la méthode dans l’analyse et l’évolution des systèmes de culture.

Il faudra ensuite passer du réseau à l’ensemble des viticulteurs, avec quels moyens, quels accompagnements, pour quels résultats attendus ? Les objectifs annoncés de réduction « si possible » de 50 % de l'usage des phytosanitaires semblent difficiles à envisager dans un système économiquement équilibré, tout au moins avec les méthodes et techniques disponibles actuellement, mais 30% pourraient être visés avec plus de chance de succès. Certains y arrivent déjà mais leur expérience montre que cela n’a été possible qu’après un long cheminement combinant apprentissage et re-conception de système.

1 Chambre d'Agriculture de Saône-et-Loire - Service Vigne et Vin, Maison de l'Agriculture - Mâcon
2 INRA - UMR Agronomie 211 - Thiverval-Grignon
3 Chambre régionale d’Agriculture de Bourgogne - Quétigny