Communication

Approche globale de la protection contre les acariens tétranyques en maraîchage biologique

Session thématique #04
Production légumière et ornementale de pleine terre
Communication orale

En zone méditerranéenne, les acariens tétranyques (Tetranychus urticae) sont des ravageurs graves des cultures de solanacées et de cucurbitacées. Pour palier au manque d’efficacité du soufre, seul produit autorisé en agriculture biologique, le GRAB teste depuis 2000 un ensemble de mesures visant à réduire les dégâts dus à ces ravageurs. Une piste travaillée a été celle des produits alternatifs : Eradicoat (à base de maltodextrine) a montré une légère efficacité. Ce produit n’est cependant pas homologué. De nombreux essais ont concerné la lutte biologique inondative. Des lâchers en pépinière de Macrolophus caliginosus, punaise prédatrice d’aleurodes mais aussi d’acariens tétranyques, ont permis d’améliorer la présence précoce de cet auxiliaire et ainsi renforcer la lutte.

Par contre, les différents auxiliaires lâchés en culture (acariens prédateurs Phytoséides, cécidomyie) se sont révélés décevants : installation aléatoire et souvent tardive. La mise en place de la brumisation dans plusieurs cultures avait pour but de favoriser l’installation de ces auxiliaires, qui apprécient des atmosphères plus humides que les acariens tétranyques. Nos résultats montrent que cette technique indirecte peut être très efficace, sur melon et aubergine, principalement en gênant le développement des acariens ravageurs. Enfin, les études les plus récentes concernent la lutte biologique par modification de l’habitat, qui fait appel aux principes de la biodiversité fonctionnelle. Cette technique consiste à implanter, autour des cultures, des espèces végétales, qui vont attirer, héberger et nourrir des punaises indigènes méditerranéennes (Macrolophus spp. et Dicyphus spp.) prédatrices d’acariens tétranyques. Les premiers résultats sont prometteurs et des bandes florales ont été semées sur plusieurs sites de production pour vérifier le transfert de ces auxiliaires vers les cultures sensibles.