Communication

Alternaria dauci, agent causal des brûlures foliaires de la carotte, est pathogène sur différentes espèces végétales

Session thématique #04
Production légumière et ornementale de pleine terre
Communication orale

Co-auteur(s) : Cora Boedo 1, Soumaya Benichou 1, Stéphanie Bersihand 1, Philippe Simoneau 1, Pascal Poupard 1, Romain Berruyer 1, Mathilde Briard 2, Valérie Le Clerc 2

Le spectre d’hôte d’Alternaria dauci, champignon responsable des brûlures foliaires de la carotte, est sujet à controverse dans la bibliographie et mérite donc d’être étudié de façon plus précise. Neuf espèces d’Apiacées cultivées, deux espèces de Daucus sauvages et six espèces cultivées non-Apiacées ont été contaminées par Alternaria dauci en conditions contrôlées. Des nécroses foliaires brunes, plus ou moins développées, avec ou sans halo chlorotique, ont été observées sur les Apiacées cultivées et sauvages, mais aussi sur le cresson, le radis et la tomate, tandis qu’aucun symptôme n’est apparu sur deux espèces non-Apiacées (maïs, poireau). Pour toutes les espèces montrant des lésions, des conidies typiques d’Alternaria dauci se sont développées à partir de feuilles isolées et incubées en conditions contrôlées.

Un champignon a été ré-isolé à partir des nécroses obtenues pour chaque espèce végétale et dans tous les cas, l’espèce A. dauci a été identifiée, d’une part à partir de l’ADN extrait des colonies fongiques par l’outil PCR, et d’autre part sur la base de la morphologie typique des conidies. Les souches ré-isolées ont été typées à l’aide de marqueurs microsatellites et, dans tous les cas, il s’agissait bien de la souche inoculée au départ. La gamme d’hôte d’A. dauci ne serait pas restreinte au genre Daucus : le champignon serait pathogène sur différentes espèces, avec des lésions évolutives ou non, qui lui permettrait de se développer ou de se maintenir sur ces espèces. Ces résultats suggèrent que le champignon pourrait avoir plusieurs hôtes alternatifs en conditions naturelles. Si ces données sont confirmées, il sera important de considérer de façon plus précise le cycle de vie du champignon et d’adapter, non seulement, les méthodes de luttes contre cette maladie mais aussi de reconsidérer les expérimentations systèmes à la lumière de cette nouvelle information.

1 Université d’Angers - UFR Sciences - Angers
2 AGROCAMPUS OUEST Centre d’Angers